Quand tu vis avec une maladie chronique, tu apprends vite que ton état peut basculer sans prévenir. Un jour, tu arrives à sortir, travailler un peu, tenir debout… Et le lendemain, tu es cloué au lit, avec une fatigue écrasante, des douleurs à chaque mouvement, le moral dans les chaussettes.
Et souvent, on ne comprend pas ce qui a causé cette rechute. On culpabilise. On se dit qu’on a mal géré, qu’on a trop fait. Alors que parfois, le déclencheur est externe. Invisible mais bien réel.
Ces déclencheurs « invisibles » qu’on minimise trop souvent :
1. La météo
Ce n’est pas « dans la tête » : de nombreux patients chroniques ressentent une nette aggravation de leurs symptômes avec :
- Les changements de pression atmosphérique
- L’humidité
- Le froid ou, au contraire, la chaleur extrême
Des études l’ont confirmé pour l’arthrose, la fibromyalgie, les migraines, les douleurs chroniques : la météo a un impact sur l’inflammation, la circulation et la perception de la douleur. Tu n’inventes rien.
2. Les menstruations et le cycle hormonal
Pour beaucoup de femmes, le SPM (syndrome prémenstruel), l’ovulation ou les règles peuvent intensifier :
- Les douleurs (notamment dans l’endométriose, le SOPK, la fibromyalgie)
- La fatigue
- L’anxiété
- Les symptômes digestifs
C’est lié aux variations hormonales – œstrogènes, progestérone – qui influencent directement le système nerveux et immunitaire. Il est donc essentiel de prendre en compte ton cycle dans ton auto-observation.
3. Le stress (même léger, même « positif »)
Le stress chronique, mais aussi l’émotionnel fort (un conflit, une joie intense, une mauvaise nouvelle…) peut provoquer un effondrement du système nerveux autonome.
Résultat : tu dors mal, tu es plus réactive à la douleur, tu récupères moins bien, tu te sens à bout. Même si “techniquement” tu n’as rien fait de spécial.
4. Le manque de sommeil (ou un sommeil non réparateur)
Ce n’est pas juste une fatigue passagère. Un sommeil non réparateur (très courant dans les maladies neuro-inflammatoires ou les douleurs chroniques) rend ton système plus vulnérable à l’inflammation, la douleur, les troubles cognitifs.
5. La charge mentale, même silencieuse
Quand tu te prends la tête sur l’administratifs, les factures, le regard des autres, les peurs pour l’avenir… ça pompe ton énergie aussi sûrement qu’un effort physique.
Pourquoi c’est important d’identifier ces déclencheurs ?
Parce que ce n’est pas de ta faute. Ce n’est pas un échec de ta part si tu vas moins bien. Et parce que les repérer, c’est pouvoir les anticiper.
Tu peux ainsi :
- Adapter ton planning (grâce au pacing)
- Prévoir des temps de repos supplémentaires
- Demander du soutien quand tu sens que « ça va arriver »
- Expliquer aux autres que non, tu ne fais pas semblant, ton corps réagit à des facteurs bien réels
Quelques conseils simples :
- Tiens un journal de symptômes, avec météo, cycle, émotions, alimentation…
- Note les moments où tu rechutes, même si ce n’est pas logique sur le coup
- Ne minimise pas ce que tu ressens. Si tu sens que tu as besoin de te reposer, même s’il fait juste “trop lourd” dehors, écoute-toi.
- Parle-en à ton médecin si tu repères un schéma récurrent (ex : règles douloureuses, douleurs liées à l’humidité…)
Ton ressenti est un outil de soin. Ce n’est pas de la sensiblerie. C’est de l’intelligence corporelle. Et plus tu l’écoutes, plus tu peux t’épargner.