Lorsque l’on vit avec une maladie invisible, l’idée de pratiquer une activité physique peut sembler difficile, voire contre-intuitive. La fatigue, la douleur, ou les symptômes imprévisibles rendent souvent l’exercice difficile à envisager. Pourtant, l’activité physique adaptée (APA) peut être un véritable allier dans la gestion des symptômes, en apportant des bénéfices tant sur le plan physique que mental.
Dans cet article, on explore ce qu’est l’activité physique adaptée, pourquoi elle est cruciale pour les personnes vivant avec des maladies invisibles, et comment intégrer l’APA dans ton quotidien sans stress ni pression.
Qu’est-ce que l’activité physique adaptée (APA) ?
L’activité physique adaptée (APA) désigne tout type d’exercice physique conçu spécifiquement pour s’adapter à l’état de santé de la personne, notamment lorsqu’elle souffre d’une pathologie. Cela va bien au-delà du simple « sport ». L’APA est personnalisée, encadrée, et tient compte des capacités physiques de chacun, de ses symptômes et de ses limitations.
L’objectif est de permettre à la personne de bouger de manière progressive et sécuritaire, tout en visant des bénéfices fonctionnels et thérapeutiques. Les séances sont donc individualisées, parfois encadrées par des professionnels de santé, tels que des kinésithérapeutes, des ergothérapeutes, ou des éducateurs spécialisés en APA.
Personnellement je fais une partie de mon APA à la maison, à mon rythme, en me tenant si besoin pour l’équilibre, avec ce tapis de marche !
Pourquoi l’APA est-elle bénéfique, surtout avec une maladie invisible ?
- Réduction de la douleur et de l’inflammation
L’activité physique adaptée peut jouer un rôle dans la réduction de la douleur chronique, souvent associée à des maladies comme l’arthrite, la fibromyalgie, ou l’endométriose. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le mouvement peut aider à libérer des endorphines, qui sont des analgésiques naturels produits par le corps. Ces substances peuvent réduire la douleur et améliorer la sensation de bien-être général.
De plus, l’augmentation de la circulation sanguine pendant l’exercice aide à diminuer l’inflammation, ce qui est particulièrement utile dans les pathologies inflammatoires chroniques comme la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie de Crohn.
- Amélioration de l’endurance et de la force musculaire
Les maladies chroniques peuvent souvent entraîner une perte de muscle et de mobilité. L’APA, pratiquée à faible intensité et de manière progressive, peut maintenir et renforcer la masse musculaire, améliorer l’équilibre, la flexibilité et la coordination. Ces éléments sont essentiels pour conserver une bonne autonomie dans les activités de la vie quotidienne et éviter la dégradation physique liée à l’inactivité.
- Prévention de l’aggravation des symptômes
En pratiquant régulièrement de l’APA, tu peux également prévenir ou ralentir l’aggravation de certains symptômes. Par exemple, l’exercice physique peut améliorer la fonction articulaire dans des maladies comme l’arthrose ou la spondylarthrite ankylosante, en maintenant les articulations mobiles et en réduisant les raideurs.
- Réduction du stress et de l’anxiété
Vivre avec une maladie invisible peut être mentalement éprouvant. L’anxiété, le stress et la dépression sont souvent des compagnons indésirables. L’APA permet de libérer des hormones positives, comme les endorphines et la sérotonine, qui améliorent l’humeur et favorisent la détente. L’activité physique permet également de mieux gérer les émotions, en apportant un sentiment de contrôle et de bien-être.
- Amélioration du sommeil
Le manque de sommeil est un problème fréquent pour de nombreuses personnes atteintes de maladies chroniques. L’APA, réalisée dans des bonnes conditions, peut favoriser un meilleur sommeil, en réduisant les tensions musculaires et en améliorant la qualité du repos. Cela aide à se sentir plus reposé et prêt à affronter une nouvelle journée.
Comment intégrer l’APA dans ton quotidien ?
- Commence doucement, et écoute ton corps
L’objectif n’est pas de se lancer dans des séances intensives dès le départ. La clé est la progression, en ajustant l’intensité en fonction de tes capacités et de ton état du jour. Si tu te sens fatigué ou en douleur, il est important de ralentir et d’adopter un rythme qui te convient. Il n’y a pas de compétition, seulement le désir d’aller à ton propre rythme.
- Choisis des activités qui te plaisent
L’APA n’est pas une contrainte ni une obligation. Au contraire, elle doit être un moment de plaisir, adapté à tes goûts et besoins. Certaines personnes préfèrent la marche, d’autres le yoga, la natation, ou encore le vélo. Il existe une multitude d’activités douces et variées. Par exemple, si tu souffres de douleurs articulaires, la natation est idéale, car elle minimise l’impact sur les articulations tout en apportant des bienfaits physiques.
- Fixe des objectifs réalistes
Il est important d’avoir des objectifs clairs et atteignables, mais sans pression. Par exemple, l’objectif peut être de marcher 10 minutes par jour ou d’enchaîner quelques étirements tous les matins. Chaque petite victoire est un progrès, même si tu n’atteins pas des objectifs spectaculaires. L’important c’est la constance et la patience !
- Consulte un professionnel
Si tu n’es pas sûre de ce qui est bon pour toi, ou si tu souffres de douleurs importantes, consulter un professionnel de santé spécialisé en APA peut être une bonne idée. Il pourra t’aider à élaborer un programme sur mesure et te guider dans tes premiers pas. Les kinésithérapeutes, les médecins du sport, ou les éducateurs APA sont là pour t’accompagner en toute sécurité.
- Repose-toi et respecte tes limites
Sache que le repos fait partie de l’activité physique adaptée. C’est important de ne pas trop forcer et de prendre des pauses régulières pour éviter le surmenage. Si tu te sens fatigué après une séance, écoute ton corps et accorde-toi du temps pour récupérer.
- Mixe différentes formes d’exercice
L’important est de ne pas rester figé sur un seul type d’activité. Tu peux combiner des exercices d’étirement doux, de renforcement musculaire et de relaxation. Par exemple, commencer par du yoga, puis faire une marche ou encore intégrer quelques exercices de respiration pour réduire le stress.
Quelques exemples d’activités physiques adaptées à une maladie invisible :
- La marche : Activité accessible, qui peut être pratiquée à l’extérieur ou sur un tapis de marche/course. Très utile pour améliorer la circulation et réduire la fatigue musculaire.
- Le yoga : Améliore la flexibilité, renforce les muscles profonds et aide à la relaxation. Il existe des cours spécialement conçus pour les personnes ayant des douleurs chroniques.
- La natation : L’eau permet de soulager la pression sur les articulations, tout en faisant travailler l’ensemble du corps.
- Le vélo : En extérieur ou sur un vélo stationnaire. C’est un excellent exercice pour la mobilité des jambes, sans trop solliciter les articulations.
- Le Pilates : Excellent pour renforcer les muscles profonds et améliorer la posture, ce qui peut être particulièrement bénéfique pour les personnes souffrant de douleurs chroniques.
Conclusion : L’APA, un pilier pour améliorer la qualité de vie
L’activité physique adaptée est une véritable clé de la gestion des maladies invisibles. Elle permet non seulement d’améliorer ta condition physique, mais aussi de renforcer ta résilience mentale face aux défis quotidiens. L’important est de ne jamais oublier que chaque petite étape compte et que la progressivité est le secret du succès. Peu importe les douleurs ou les limites que tu peux ressentir, le mouvement reste une alliée précieuse pour retrouver du bien-être et reprendre confiance en ton corps.